#CEG – Clause d’Exclusion de Garantie & Dommages Corporels
Vous êtes une victime de la route, et votre assurance vous oppose une clause d’exclusion de Garantie pour vous refuser toute indemnisation de vos dommages corporels ?
Le cabinet a récemment assisté l’un de ses clients, à qui l’on opposait une clause d’exclusion de garantie pour refuser purement et simplement l’indemnisation de ses lourds préjudices.
Devant la Cour d’appel de Paris, le 25 juin 2019, ce fut un succès et surtout l’occasion pour le cabinet de rappeler aux assurances leurs devoirs et obligations et particulièrement sur le terrain probatoire. (CA Paris, Pôle 2 Ch. 5, 25 juin 2019, RG n°18-15349).
LES FAITS : Un jeune militaire, a eu un grave accident de la circulation alors qu’il circulait à moto en perdant le contrôle de cette dernière, seul. Il est devenu paraplégique.
LE PROBLÈME : La victime avait néanmoins souscrit une garantie spécifique dite « garantie corporelle du conducteur » auprès de son assurance, lui permettant malgré l’absence de responsable d’être indemnisé pour ses lourdes séquelles liées à l’accident de la circulation (cas du conducteur fautif). il a donc légitimement déclaré cet accident a son assurance.
Néanmoins, l’assureur a opposé à son assuré, donc la victime, une exclusion de garantie aux motifs qu’il avait circulé, en ayant fait usage de produits stupéfiants.
Il convient de rappeler les termes de l’article L113-1 des assurances qui dispose que :
Les pertes et les dommages occasionnés par des cas fortuits ou causés par la faute de l’assuré sont à la charge de l’assureur, sauf exclusion formelle et limitée contenue dans la police. Toutefois, l’assureur ne répond pas des pertes et dommages provenant d’une faute intentionnelle ou dolosive de l’assuré.
Une exclusion de garantie contenue dans le contrat d’assurance permet à l’assureur de dénier sa garantie à l’assuré.
Lorsque les conditions de la clause sont réunies, l’assureur ne prendra alors pas en charge le sinistre.
« l’espèce, il est manifeste que la clause contestée met à la charge du consommateur le rapport de la preuve d’établir que l’accident a été sans relation avec son état alcoolique ou son usage de stupéfiant, soit une preuve négative, soit que l’accident dans sa réalisation est sans lien direct et certain avec l’usage de stupéfiant, et cela pour écarter l’application de la clause d’exclusion, alors qu’en vertu du droit commun en matière de telle clause, de cette nature, il appartient à l’assureur d’établir que l’accident était en relation avec l’usage de stupéfiant, pour démontrer que les conditions de l’exclusion sont remplies ».