DÉLIT DE FUITE OU REFUS D’OBTEMPÉRER ?
Il faut distinguer le délit de fuite du refus d’obtempérer
→ Les contours de l’infraction de refus d’obtempérer en droit routier
° la définition du délit de refus d’obtempérer
Le délit de refus d’obtempérer est défini à l’article L233-1 du Code de la route par le fait pour le conducteur de ne pas obéir alors que les forces de police lui enjoigne un arrêt immédiat.
A la lecture de la loi, il apparait que plusieurs conditions doivent être réunies pour caractériser l’infraction de refus d’obtempérer :
+ L’auteur devait savoir que l’ordre de s’arrêter émanait des forces de police. En effet, la loi exige que les insignes de sa qualité soient apparents. Ainsi, il faudra par exemple que l’auteur de l’infraction ait pu distinguer l’uniforme des policiers, les gyrophares ou le deux tons. A titre d’exemple, la cour de cassation dans un arrêt du 20 mars 2007 a considéré que les agents de police qui se portent à la hauteur de l’automobiliste en ayant préalablement pris le soin d’actionner la sirène et les gyrophares ont permis d’être identifiés.
De manière analogue, si l’automobiliste refuse de s’arrêter alors qu’il constate la présence de fonctionnaires de police munis de gilet fluorescant et porteurs de leur uniformes qui étaient parfaitement visibles, l’infraction sera caractérisée (Cass.crim., 29 février 2000, pourvoi 99-83210)
+ L’auteur doit refuser d’obéir aux injonctions des forces de police. Néanmoins pour caractériser l’infraction de refus d’obtempérer, encore faut il que l’ordre qui émane des forces de police soit claire pour l’automobiliste.
Tel n’est pas le cas des forces de l’ordre qui ont fait plusieurs appels de phares à un automobiliste. En effet, l’incertitude quant à la direction des signes et sur l’objet de ses appels permet d’exonérer le conducteur de sa responsabilité.
En tout état de cause, la jurisprudence exige une concomitance entre le refus d’obtempérer et l’infraction reprochée. Ainsi, les forces de police qui viennent sonner le lendemain au domicile du conducteur qui refuse de les suivre ne sera pas constitutif d’un refus d’obtempérer.
+ L’auteur doit avoir eu l’intention de ne pas obéir aux forces de police: Pour que l’infraction soit caractérisée, l’automobiliste doit avoir intentionnellement refusé d’obéir aux injonctions des forces de police.
Tel est le cas lorsque l’automobiliste a brutalement changé de direction après avoir constaté que les forces de police lui faisaient des gestes destinés à le faire ralentir pour organiser un contrôle d’alcoolémie (Cass.crim., 7 septembre 2004, 04-82214). On voit que le conducteur a délibéré refusé de s’arrêter afin d’échapper au contrôle routier