LE DÉLIT DE MISE EN DANGER DE LA VIE D’AUTRUI / MISE EN DANGER DE MORT
Avocat mise en danger de mort / Avocat mise en danger de la vie d’autrui
En cas d’accident corporel ou mortel de la circulation, le conducteur peut se voir condamné pénalement jusqu’à 10 ans d’emprisonnement en cas de mort ou de blessures.
Néanmoins, une infraction, beaucoup moins connue des automobilistes, permet également d’engager la responsabilité du conducteur qui, par son comportement, aurait pu causer à autrui des blessures ou la mort.
→ La différence avec la qualification d’une simple contravention
Néanmoins, est ce à dire que la seule commission d’une infraction routière suffit à qualifier le délit de mise en danger délibérée de la vie d’autrui ?
L’esprit de la loi n’est pas de correctionnaliser systématiquement chaque contravention en délit, c’est pour cela qu’en plus de la violation, il convient de caractériser au préalable un comportement ou contexte particulier, venant s’ajouter à la seule transgression de la règle.
C’est ce comportement ou contexte préalable qui viendra caractériser la réalité de l’imminence du risque de mort ou de blessures causé à autrui et fera la différence avec une simple contravention.
Par exemple, un automobiliste qui commet un excès de vitesse de plus de 50 km/h alors que les circonstances météorologiques rendent dangereuse la circulation.
Ainsi, alors que l’auteur de l’excès de vitesse encourrait une peine d’amende de 1 500 euros et un retrait de 06 points sur son permis de conduire, le contexte des faits convertir une contravention de 5ème classe en un délit puni d’une peine d’un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.
En la matière, le juge aura une interprétation casuistique des faits : il appréciera les arguments de la défense et ceux du Ministère public.
Dans ce cas, le conducteur a alors tout intérêt à prendre attache avec un avocat pénaliste afin de discuter cette circonstance pour que ne soit retenu que la contravention d’excès de vitesse (par exemple, voir en ce sens Crim, 19 Avril 2000 pourvoi n° 99-87.234, Bull. crim. 2000, n° 161, pour un automobiliste qui roulait à une vitesse de 200 km/h).
Ainsi, la chambre criminelle a pu condamné du chef de mise en danger délibérée de la vie d’autrui le conducteur qui avait traversé à une vitesse estimée entre 80 et 100 km/h une agglomération limitée à 30 km/h au moment de la sortie des élèves de leur collège (Crim., 18 septembre 2007, pourvoi n° 06-89.496, Bull. crim. 2007, n° 210).
Il convient de préciser que la disqualification d’une contravention en délit donne nécessairement lieu à une inscription de la condamnation sur le casier judiciaire du conducteur.
Néanmoins, l’avocat en droit routier, en fonction de la personnalité du conducteur et de sa situation professionnelle pourra également obtenir auprès du Magistrat une dispense d’inscription au B2 ou B3 (selon les nécessités).